Accidents aériens du 26 Août 1938 : Montardon et Mazerolles 1/3

La mission
Le 26 août 1938eut lieu un vol d’entraînement au vol de nuit pour une escadrille de 4 Potez 540.Deux d’entre eux devait couvrir le parcours Pau – Lyon – Pau ; les deux autres le parcours Pau – Istres – Pau.
 

Il y eut une réunion avant décollage à 18h, à hauteur des hangars Eiffel (non sauvés et démolis). Le Colonel Jean Adias était présent et se souvient : « Je faisais partie de l’équipe qui, sous la direction de l’A/C Lartigue, chef de hangar, avions sorti les avions, fait le plein d’essence à la pompe à main appelée Bowzer du nom de l’inventeur ; ça faisait les muscles ! » Le chef météo, Monsieur Fadeuil a été très net : gros risque de brouillard au petit matin. C’était, compte tenu des moyens de l’époque, un remarquable spécialiste et prévisionniste. Au retour de la mission, en effet, le brouillard s’est levé. Deux appareils ont fait demi-tour pour se poser à Toulouse. Les deux autres parvinrent en approche de l’aéroport de Pau.

 
Les vols de nuit demandaient en particuliers des pilotes chevronnés aux qualités particulières. Rappelons que l’électronique n’existait pas alors et qu’il fallait se fier au compas et à la montre, d’où l’on estimait sa position…
 

Montardon le 26 août 1938

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L’un des deux appareils, le Potez 540 n° 52, en approche de l’aéroport de Pau, se perdit dans le brouillard, à 2000 mètres à peine de la piste. Il herta un arbre qui le disloqua et retint une aile, alors que le reste de l’appareil tomba dans le lit d’une petite rivière, le Luy-de-Béarn.

Nous sommes certains de l’endroit car la famille de l’un des aviateurs y a érigé une stèle que le Colonel Adias, alors 2 e classe, fut envoyé l’après midi pour garder l’épave.

Un journal local, L’Indépendant des Pyrénées, rendit compte de l’accident :

 

« L’avion était au terme de son voyage ; quelques kilomètres à peine le séparaient du terrain d’atterrissage. Que se passa-t-il ? On ne le sait au juste. Sans doute volait-il trop bas. Il s’écrasa au sol sans que personne dans les environs perçut le bruit de la chute. Il faut dire que le lieu de l’accident est assez désert ; c’est un petit bois en bordure du Luy-de-Béarn.

Ce n’est qu’au jour que des paysans découvrirent l’appareil fracassé à la lisière du bois dont il avait décapité quatre arbres avant de se renverser dans la rivière. Les quatre membres de l’équipage avaient tués sur le coup. Leurs corps étaient horriblement mutilés au milieu des débris enchevêtrés de la machine. Le Potez s’était ouvert en deux au dessus du sol avant de s’y abîmer,par suite du premier choc contre un arbre. »
   
C’est ainsi que périrent quatre militaires, l’Adjudant-Chef Boisson, le Sergent Rella, le Sergent Reulet et le Sergent Vasseur. Les citations qui leur furent décernées nous les font mieux connaître, citations qui parurent au journal officiel du 21 septembre 1938.
 
 
L'Adjudant-Chef Boisson
Il était engagé volontaire pour la durée de la guerre alors qu'il n'avait pas encore 15 ans.Sa carrure athlétique avait fait illusion... Il mérita deux citations sur le front et une autre lors des opérations du Levant. Ses qualités de mitrailleur et de commandant d'avion ont été relevées dans la citation ci-aprés.
 
BOISSON (Louis - Marie), Adjudant-Chef.
Belle âme de soldat. Sous-officier d'élite. Engagé volontaire pour la durée de la guerre à 15 ans, s'est distingué à la tête d'un groupe franc, méritant deux citations sur le front de France. Cité à nouveau pendant les opérations du Levant. Remarquable mitrailleur et commandant d'avion au sang froid imperturbable et à l'expérience sûre acquise au cours de 1.530 heures de vol dont 190 de nuit. Porte avec honneur la croix de la Légion d'Honneur et de la Médaille Militaire. Tombé au cours d'un vol de nuit en service aérien commandé le 26 août 1938.
 
 
 
 
 
Le Sergent Rella
Le Sergent Rella radio-télégraphiste doué et conciencieux était un technicien travailleur d'un calme et d'un sang-froid imprésionnant. Voir sa citation:
 
BELLA (Jean - François - Antoine), Sergent.
Jeune sous-officier radio- télégraphiste navigant, aimant profondément son métier, alliant à sa compétance un dénouement à toute épreuve.
A trouvé la mort en service aérien commandé au cours d'un vol de nuit le 26 août 1938. 190 heures de vol dont 70 heures en vol de nuit.
 
 
 
Le Sergent Reulet
Il brillait par ses qualités humaines et professionnelles. Un jour il ramena au sol un bimoteur dont le moteur avait une rupture d'embiellage et dont l'autre ne donnait même pas son régime. Voir sa citation:
 
REULET (Jean - Léon - Pierre), Sergent.
Jeune sous-officier pilote plein d'allant et d'une grande concience professionnelle.
A trouvé une mort glorieuse en service aérien commandé au cours d'un vol de nuit le 26 août 1938. 700 heures de vol dont 70 de nuit.
 
 
 
 
Le Sergent Vasseur
Le sergent Vasseur était un travailleur acharné et discret, tout au service des équipages dont la vie dépendait en grande partie de son travail. Voici sa citation:
 
VASSEUR (Serge - Edgard - Alexandre).
Beau soldat forçant l'affection de ses chefs et de ses camarades par ses qualités remarquables de militaire et de technicien, son amour de la tâche journalière et son dévouement absolu aux équipages dont il partageait avec joie l'audace et les périls. Tombé victime du devoir au cours d'un vol de nuit le 26 août 1938.
 
 
 
            A suivre
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